Monday, January 19, 2009

***Aux régionales, Huchon espère affronter Pécresse...?***

***Le président socialiste de la Région Ile-de-France est parti en campagne.

«Les déclarations inutilement agressives de Valérie Pécresse sont probablement dictées par une ignorance abyssale des dossiers.» Jean-Paul Huchon attaque celle qui pourrait être une redoutable adversaire aux régionales : «Et l'ignorance est mauvaise conseillère.» Le président socialiste de la Région Ile-de-France est en forme. D'abord parce que même s'il a été condamné en justice pour prise illégale d'intérêts, il a échappé à l'inéligibilité. Ensuite parce que ce rocardien se félicite d'avoir misé sur Martine Aubry dans la bataille du PS. Les auspices lui sont donc favorables. Alors les attaques contre sa politique «sourde face à la crise», menées par la ministre de l'Enseignement supérieur, ne l'émeuvent pas.

Celui qui n'attend plus que l'aval des militants PS et de la direction - qui lui est désormais favorable - aimerait avoir Valérie Pécresse en face de lui en 2010. «Il est plus facile d'affronter quelqu'un qui n'y connaît rien», a-t-il lancé lors d'un déjeuner avec la presse, qui ressemblait fort à un lancement de campagne. Jean-Paul Huchon préfère laisser croire qu'il souhaite éviter Roger Karoutchi, président de la majorité présidentielle à la Région et lui aussi candidat à la primaire UMP. «Lui au moins, il est là, on le voit, il connaît ses dossiers.»

Amateur de la technique qui vise à opposer ses adversaires, Jean-Paul Huchon ne tarit pas de critiques contre le secrétaire d'État Christian Blanc, chargé du développement de la région capitale. La voie du silence empruntée par Blanc l'agace, ainsi que son refus de le rencontrer. Huchon ne manque pas de souligner qu'au sein du gouvernement certains lui auraient confié leur souhait que «ça s'arrange». «Quand vous devenez un problème, c'est ennuyeux», a-t-il ironisé. En revanche, il dit entretenir les meilleures relations avec le préfet de Région, Daniel Canepa, et avec le premier ministre François Fillon, ses «véritables interlocuteurs». Et il se félicite du travail entrepris sur les transports avec le ministre de tutelle de Christian Blanc, Jean-Louis Borloo.

Millefeuille territorial
Mais ses critiques les plus virulentes, il les réserve à Nicolas Sarkozy, ce «petit Napoléon qui commence à (lui) sortir par les yeux». Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre les présidents de Région à Caen, Huchon a dénoncé avec véhémence la volonté présidentielle de réduire le mille-feuille territorial. «C'est une stupidité !», a-t-il tonné. «Commençons par réduire celui de l'État.» Et jeudi, au sujet du plan de relance, Huchon a ironisé sur le «tour de passe-passe» de Sarkozy : «Après avoir désigné les collectivités locales à la vindicte comme responsables de la flambée des dépenses publiques, il compte sur elles pour réaliser la moitié de son plan de relance.»

LE FIGARO
Sophie de Ravinel
05/12/2008

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