Thursday, March 5, 2009

***Felipe Calderon : le "consommateur américain", responsable du narcotrafico...***


***Avant la visite officielle de Nicolas Sarkozy au Mexique, lundi 9 mars, le président mexicain a accordé un entretien au Monde.

A propos de la lutte contre le trafic de drogue, vous avez dit : "Ce sont eux ou nous !" Un ministre a évoqué l'hypothèse que le prochain président mexicain pourrait être un "narco". L'Etat a-t-il perdu le contrôle d'une partie du territoire ?

Bien sûr que non. Notre effort vise précisément à préserver l'autorité de l'Etat, c'est-à-dire le monopole de l'usage de la force et aussi celui de la loi, face à un phénomène qui, c'est vrai, avait commencé à s'étendre dans diverses régions. Mais il n'y a pas un seul point du territoire national qui échappe à la pleine maîtrise de l'Etat. Et nous l'avons préservée parce que nous avons agi à temps et avec une grande fermeté.

Le crime organisé exerce des pressions sur les autorités politiques, par cooptation, corruption ou intimidation. Il a eu une certaine influence au niveau local et municipal. Intervenir maintenant permet d'éviter que l'action criminelle affecte un échelon plus élevé.

Qui en est responsable ?

Plutôt que de désigner des responsables, il vaut mieux assumer ses responsabilités. Parlons des causes. La première, c'est le consommateur américain. Si les Etats-Unis n'étaient pas le plus gros marché de drogue au monde, nous n'aurions pas ce problème.

Il y a aussi le commerce des armes. En deux ans, nous en avons saisi 33 000, dont 18 000 de gros calibre, des lance-missiles, des milliers de grenades, des engins capables de perforer des blindages. Or l'écrasante majorité avait été achetée aux Etats-Unis, y compris du matériel qui est la propriété exclusive de l'armée américaine. En 2004, (l'administration Bush) a levé l'interdiction de vente qui pesait sur des armes très dangereuses.

Il y a un autre facteur : la façon d'opérer des cartels a changé. Avant, ils ne s'occupaient que du transport de la drogue vers les Etats-Unis. Aujourd'hui, et c'est un changement substantiel, ils cherchent à développer un marché intérieur et ont donc besoin de contrôler le territoire, la vie de communautés entières.

Le crime organisé a étendu ses activités au-delà de la drogue ?

Oui, il est aussi associé aux extorsions, aux enlèvements, aux menaces. Tous les niveaux de pouvoir doivent agir pour contenir les effets nocifs, destructeurs, du crime organisé. Ce n'est pas une obsession personnelle du président de la République. Dans les régions où nous intervenons, 95 % des gens approuvent notre action.

Certains aimeraient revenir à une négociation avec les cartels pour réduire la violence, comme sous le règne du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir jusqu'à fin 2000 ?

C'est une idée incroyablement naïve, et je dirais même stupide. Dans la vieille culture politique, on le pensait. Mais pactiser avec le crime ne résout rien. Au contraire, cela lui a permis de se propager comme un cancer, une énorme infection, parce qu'il bénéficiait de la complicité de beaucoup d'autorités. Cela revient à lui ouvrir la porte de la maison.

Et la dépénalisation de l'usage de certaines drogues, comme le propose l'ancien président mexicain Ernesto Zedillo ?

Certains croient qu'on réduirait ainsi les profits du marché illégal. Moi, je partage l'idée que légaliser, c'est se résigner à perdre plusieurs générations de Mexicains. Car la drogue est l'esclavage du XXIe siècle. En plus, tant que les Etats-Unis ne modifient pas leur propre législation à cet égard, ce serait absurde. Nous ferions de notre pays le paradis de la drogue et du crime.

La crise économique touche durement le Mexique, à travers les Etats-Unis, son premier partenaire. Qu'attendez-vous du président Barack Obama ?

J'attends qu'il aille très vite au coeur du problème : la crise bancaire et financière. Il faut rétablir le flux du crédit, qui est le sang de l'économie. Mon inquiétude est que le gouvernement américain tarde trop à guérir l'infarctus. Mais le Mexique a plusieurs atouts. Les finances de l'Etat sont saines. Le système de retraites publiques a été réformé. Les banques sont solides. Le taux de change favorise le tourisme et compense la baisse des transferts en devises des émigrés. La crise de 1995 nous avait affectés bien plus gravement.

M. Obama avait critiqué l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena), qui unit le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Accepteriez-vous une réforme partielle de ce traité ?

Un néoprotectionnisme serait une régression pour la zone de l'Alena. J'ai été clair avec le président américain. Il a reconnu que nos deux pays avaient profité de la croissance engendrée par l'ouverture des échanges : nous sommes les deuxièmes acheteurs de produits américains. Si les Etats-Unis prenaient des mesures protectionnistes, ils y perdraient encore plus en compétitivité. Cela a été la grande erreur du New Deal de Franklin Roosevelt.

Qu'attendez-vous de la visite de M. Sarkozy ?

J'apprécie beaucoup le président Sarkozy. Son leadership a revigoré non seulement la politique européenne, mais aussi mondiale. Il sera reçu avec beaucoup de chaleur, car nos deux pays peuvent être des ponts entre l'Amérique latine et l'Europe.

MEXICO ENVOYÉS SPÉCIAUX
Propos recueillis par Jean-Pierre Langellier et Joëlle Stolz
Le Monde
06.03.09.

***LA FRANCE & LE MEXIQUE! : Relations bilatérales***

http:// parisinternational.blogspot.co m/2009/02/la-france-le- mexique-relations.html

Bien à vous,

Morgane BRAVO
http://www.facebook.com/pages/Morgane-BRAVO/42491554804

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