Thursday, March 12, 2009

*Régionales : les militants UMP à l'heure du choix...*

***Les chefs de file pour les régionales 2010 seront élus la semaine prochaine.

Qu'il est délicat, l'exercice de la démocratie interne. Le PS le sait bien, lui qui a désigné son candidat à la présidentielle au terme d'une âpre primaire qui le divise encore. Il en a renouvelé l'expérience cet automne, avec l'élection de Martine Aubry, marquée par des contestations en cascade. C'est pourtant dans la voie du vote militant que s'est engagée l'UMP pour la désignation des chefs de file pour les régionales de 2010. Et avec pour ferme objectif de montrer un autre visage. «L'UMP doit jouer le jeu de la démocratie, pas de la cacophonie», défend ainsi Xavier Bertrand. Pour se garder de toute contestation, Patrick Devedjian - qui en avait initié l'idée - et son successeur au secrétariat général de l'UMP ont surveillé le processus comme le lait sur le feu. Et l'ont fermement encadré.

Les candidats à la candidature, départagés par un vote qui interviendra du 16 au 22 mars, Région par Région, sont parrainés par au moins 5 % des membres des comités départementaux de leur Région. Ils doivent également avoir signé la charte établie par Nathalie Kosciusko-Morizet, s'engageant «par avance à respecter le vote exprimé par les adhérents»,«à ne porter aucune appréciation d'ordre personnel sur les autres candidats et à privilégier en permanence le débat d'idées». Tous les adhérents à jour de cotisation 2008 et ceux à jour de cotisation 2009 avant le 31 janvier pourront voter. Les adhérents de 2007 le pourront aussi, s'ils renouvellent leur adhésion avant le scrutin, ce qui porte le collège électoral à plus de 370 000.

Ces précautions n'ont pas toujours été suffisantes. En Ile-de-France, où la primaire oppose deux ministres, Roger Karoutchi et Valérie Pécresse, Nicolas Sarkozy a dû intervenir pour calmer les esprits. L'organisation de débats, prévus dans les huit départements, a été abandonnée après une première réunion, où sifflets et huées ont eu raison des arguments des candidats. Le choix du vote électronique est même contesté en interne. En janvier, Roger Karoutchi avait annoncé qu'il militerait pour un «vote papier», «plus visible, citoyen, sincère et incontestable». Sans obtenir gain de cause.

En Auvergne et en Paca, le vote est reporté, probablement en septembre, «aucun candidat n'ayant reçu les parrainages nécessaires», selon la Rue La Boétie. En fait, le délai relève davantage de «la courtoisie faite à Brice Hortefeux et à Hubert Falco qui ne souhaitaient pas se déclarer trop tôt», explique un cadre du parti. Un report dont profitent les deux seuls sortants UMP, le président de la Région Alsace, Adrien Zeller, et celui de l'Assemblée territoriale de Corse, Camille de Rocca-Serra.

Onze Régions avec un seul candidat

Dans onze autres Régions, les militants auront le choix… d'un seul candidat, comme Xavier Darcos en Aquitaine, Alain Joyandet en Franche-Comté, Roselyne Bachelot en Pays de la Loire. Quoi qu'il advienne, ils ne désigneront jamais que les «chefs de file UMP», le nom des têtes de liste effectives pouvant être soumis à de nouveaux arbitrages, comme en Bretagne et dans le Nord-Pas-de-Calais. N'en déplaise à Thierry Lazaro et à Max-André Pick, candidats UMP à la candidature, la centriste Valérie Létard mènera vraisemblablement la liste de la majorité.

Jean-Baptiste Garat
Le Figaro
12/03/2009

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