Wednesday, July 22, 2009

*Karoutchi : «Je reste à la disposition du président»...*

***L'ancien secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, aujourd'hui ambassadeur de la France auprès de l'OCDE, s'exprime pour la première fois depuis son départ du gouvernement.

LE FIGARO. - Vous avez quitté le gouvernement il y a un mois. Avez-vous vécu ce départ comme une injustice ?
Roger KAROUTCHI. - Quitter le gouvernement est forcément un moment difficile, surtout quand on a le sentiment du devoir accompli. En deux ans, nous avons fait adopter plus de 80 lois et mené à son terme une révision constitutionnelle dont l'issue était loin d'être acquise à l'avance. J'ai mal vécu, pour l'honneur de l'Assemblée, «l'affaire du rideau», c'est-à-dire la manœuvre du PS pour empêcher le vote de la loi Hadopi. Mais en devenant ministre, je savais qu'une telle fonction n'était pas un contrat à durée indéterminée assorti d'un préavis de départ. Je n'éprouve donc aujourd'hui ni ressentiment ni amertume.

Ce départ n'a-t-il pas entaché vos relations personnelles avec Nicolas Sarkozy ?
Notre relation amicale de plus de trente ans crée un lien entre nous. Mais elle ne me donne aucun droit. Dès le lendemain de mon départ, j'ai été reçu par Claude Guéant pour évoquer l'avenir. J'ai revu Nicolas Sarkozy à deux reprises, tout comme François Fillon. Le président de la République m'a confié une nouvelle mission en me nommant ambassadeur auprès de l'OCDE. Je l'accomplis avec ferveur et bonheur.

Accepter ce poste d'ambassadeur plutôt que revenir au Sénat, comme la Constitution vous le permet désormais, est-ce l'amorce d'un retrait de la vie politique ?
En aucune manière ! J'ai hésité à revenir au Sénat, auquel je suis profondément attaché. Mais puisqu'une nouvelle étape s'ouvre pour moi, autant découvrir des horizons nouveaux. À l'OCDE, je représente et défends la France sur des sujets comme la transparence financière, les paradis fiscaux, l'exportation, l'emploi. Autant de thèmes majeurs dans la perspec­tive de la sortie de crise. D'autant que l'OCDE travaille étroitement avec le G8 - bientôt peut-être le G14 -, dont la France prendra la présidence début 2011. Mais cette mission est totalement compatible avec une activité politique. À l'UMP comme à la Région Ile-de-France, je compte m'impliquer plus encore et reste naturellement à la disposition du président de la République pour toutes les missions et fonctions qu'il me confiera à l'avenir.

Que comptez-vous faire à l'UMP ?
Xavier Bertrand m'a demandé d'être conseiller politique du mouvement et de m'intéresser aux relations avec les milieux intellectuels, avec le monde de la culture et de l'Éducation, ce qui correspond à ma formation et à mes centres d'intérêt.

2009 fut aussi marquée par votre échec face à Valérie Pécresse dans la primaire interne à l'UMP pour conduire la liste en Ile-de-France. Quel sera votre rôle dans cette campagne ?
Dès le lendemain de la primaire, Valérie Pécresse m'a demandé de conduire la campagne en tandem avec elle et d'être tête de liste dans les Hauts-de-Seine. Ensemble, nous mènerons une campagne dynamique au service d'un projet révolutionnaire.

Votre feuille de route, c'est le Grand Paris dessiné par Sarkozy ?
Bien entendu. Mais avant la mise en œuvre de ces projets d'avenir, il faut répondre aux problèmes concrets et immédiats des Franciliens. Ils sont par exemple 3 millions à prendre chaque jour le RER, dont certaines lignes sont gérées par la SNCF et d'autres par la RATP. Est-ce logique ? Je souhaite que l'on aille vers une entreprise unifiée des transports dans la Région.

L'UMP peut-elle reprendre la Région à Jean-Paul Huchon ?
Oui, si nous partons unis à la bataille. En 2004, l'UMP et les centristes avaient chacun leur liste. Il faut cette fois partir unis, comme ce fut le cas aux européennes. Si une liste de la majorité franchit la barre des 30 % au premier tour, c'est autour d'elle que se créera la dynamique de victoire au second tour.

Le Figaro
22/07/2009

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