Saturday, September 26, 2009

*La campagne du président PS d'Ile-de-France s'annonce difficile...*

***«No comment.» Jean-Paul Huchon bougonne. Aucune envie de commenter le score socialiste à la législative partielle dans la 10e circonscription des Yvelines. Dimanche dernier, la candidate PS Françoise Pelissolo a recueilli 12,44 % des suffrages, loin derrière la candidate Europe Écologie. Portée par la vague verte des européennes, Anny Poursinoff a obtenu 20,15 % des voix. Certes, un ancien socialiste portant l'étendard MoDem a frôlé les 10 %.

Mais l'avertissement est sévère pour l'exécutif socialiste francilien. Dans six mois, aux régionales, les Verts feront liste à part, contrairement à 2004. Jeudi soir, le président Huchon était à Rambouillet pour soutenir Anny Poursinoff, également soutenue par le président du MoDem, François Bayrou. En mars prochain, après le premier tour, devra-t-il aussi aller soutenir la tête de liste verte, Cécile Duflot, secrétaire nationale de son parti ?

«Jean-Paul est sur la défensive, note un élu francilien, la période est compliquée pour lui. Il est président sortant, et qui plus est, sortant sur un deuxième mandat. Certains considèrent qu'il est usé. Et son bilan est mitigé, particulièrement en matière de transport.» Cet élu n'exclut pas que les Verts puissent arriver en tête, «surtout s'ils s'allient avec le MoDem».

À Rambouillet, le candidat UMP Jean-Frédéric Poisson indique que des débats importants en matière d'environnement ont agité la circonscription. Mais il note aussi que le score réalisé par le PS à cette législative est à peine supérieur à celui réalisé aux européennes. Selon lui, «la déréliction du PS national provoque un véritable transfert d'électeurs. Ce transfert sera aussi valable aux régionales».

Un avis partagé par la vice-présidente verte du conseil régional d'Ile-de-France, Mireille Ferri. Certes, elle estime qu'il serait «injuste de faire peser sur Jean-Paul Huchon les faiblesses socialistes en termes de projet». Mais celle qui est candidate pour diriger la tête de liste départementale verte à Paris juge qu'il ne serait «pas saugrenu du tout» de voir son parti arriver en tête. Quant au soutien de François Bayrou à Anny Poursinoff, elle estime que c'est «un signal extrêmement positif», tout en restant réaliste : «C'est de la tactique politicienne. Les accords seront plus difficiles quand nous en serons à parler du fond, des déficits publics ou de la fiscalité…»

Outre la menace verte-orange, existe aussi la rouge. Huchon mesure aussi ce que représente la candidature du député PCF de Seine-Saint-Denis, Patrick Braouezec, qui, dit-on, «prévoit de s'allier avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et de rassembler 10 % des suffrages».

Alors Jean-Paul Huchon tempête, en particulier sur le projet de loi Grand Paris, porté par son ennemi intime, Christian Blanc, le secrétaire d'État missionné par Nicolas Sarkozy pour développer la première région de France. Le président PS sortant se fait le porte-voix des élus rassemblés au sein du syndicat Paris Métropole, pour dénoncer l'absence de concertation dans la rédaction du projet de loi qualifié de «mille-feuille technocratique supplémentaire qui dépossède les élus de leurs compétences». Vent debout contre l'État, le président sortant a aussi dénoncé le récent transfert à la RATP du syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), «une nouvelle atteinte à la décentralisation». Quant au schéma directeur de la région Ile-de-France, ce Sdrif qui planifie le développement économique, il devait être présenté en Conseil d'État après des semaines de négociations patiemment menées cet été par le préfet de région, Daniel Canera. Les régionales ont fait voler l'accord en éclats. Le temps n'est plus aux négociations.

Sophie de Ravinel
Le Figaro
25/09/2009

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